LE PREMIER SÉJOUR DE JACK

Le premier séjour de Jack

 

C’était la période des fêtes, et nous étions en congé lorsque nous avons eu une demande du centre de réadaptation.

 

Nous avons accepté de le prendre pour une dizaine de jours. Nous ignorions totalement dans quoi nous nous embarquions.

 

Hémiplégie totale du côté droit, côté gauche spastique, ne parle pas, aux couches, fauteuil roulant, et j’en passe…

 

Aucunement autonome quoi ! Nous l’avons nourri à la cuillère comme un bébé, nous lui avons fait faire des exercices de physiothérapie plusieurs fois par jour, la toilette du matin et du soir, le lavage du lit une ou deux fois par nuit…

 

Il était heureux de retrouver sa famille.

 

 

Le premier salon des médecines douces à Québec

 

À l’automne de cette année-là, il y a eu le premier salon des médecines douces à Québec. C’était à côté de l’hôpital où nous allions le visiter trois fois semaine. Étant donné l’éloignement, j’en ai profité pour visiter ce salon. Je me suis sentie chez-moi ! C’est à ce moment-là que j’ai décidé d’aller prendre une formation en polarité.

Les séjours se multiplient

 

Les séjours de Jack à la maison se sont multipliés. C’était tout un casse-tête d’orchestrer le gardiennage parce que je suis retournée au travail. J’enseignais dans une école secondaire et j’étudiais entre-temps la thérapie corporelle de la polarité. Aussi souvent que je pouvais, je pratiquais sur le corps blessé de Jack ce que j’avais appris dans la formation en polarité.

Je me questionnais sur mes observations

 

J’étais fascinée par l’agitation des courants électriques à l’intérieur de mes mains. Je me questionnais sur mes observations. Comment ça marche ! Je ne fais rien d’autre que des écoutes conscientes de la séance de polarité d’ouverture. Je m’attardais sur les moulages crâniens, parce que les réponses bio dynamique et bio mécanique de son corps m’informaient sur la paix qui s’installait dans l’ensemble de son corps.

 

L’hémisphère droit est venu parler à l’hémisphère gauche.

Je me suis mise à chercher

 

Je me suis mise à chercher d’où venait la polarité. J’ai lu plusieurs livres.

 

Ma plus grande question était pourquoi le Dr Randolph Stone, père de la polarité, avec tous les diplômes qu’il possédait, avait-t-il pris le temps d’écrire et de dessiner pour nous laisser en héritage cette technique de thérapie corporelle de la polarité ?

Vingt ans pour comprendre comment ça marche

 

Cela m’a pris vingt ans à comprendre. À l’époque, j’ignorais le bien que je lui procurais. Je le faisais tout simplement pour me pratiquer et analyser ce que je pouvais observer sans aucune prétention.

 

De plus, j’étais émerveillée de constater que ces simples gestes basiques lui procuraient autant de réconfort et de mieux-être. Un jour Jack a commencé à marcher, à parler, à lire et à manger seul. C’était beaucoup de travail au quotidien. Il a gardé des limitations fonctionnelles et cognitives.

Quel cadeau!

 

Deux années après le début de cette aventure, j’ai donné naissance à un beau garçon. Quel cadeau !

Accident de Bob

 

Trois ans après sa naissance, Bob, son père est revenu du Nord lourdement accidenté.

 

J’ai mis au placard mon travail d’enseignante pour ne pas y laisser ma peau. J’ai refait le même processus qu’avec son frère. Lui, c’était un accident maxillo-facial. L’ossature de son visage a été reconstruite en vitallium et sa vision est restée double.

 

Le plasticien lui avait dit qu’il devrait faire attention au froid de l’hiver qui pourrait lui causer des engelures. Les multiples séances de polarité lui ont permis de retrouver la sensibilité sur tout son visage.

 

J’ai été aidante naturelle pendant 28 ans pour Jack et je lui ai trouvé un autre foyer lors du décès de son frère. C’était une décision très difficile à prendre.

Boucler la boucle

 

En 2020-2021, après un déménagement, je suis retournée enseigner. Étant donné mes trente-trois années en tant que thérapeute en thérapie corporelle de la polarité, et mon expertise humanitaire avec les personnes différentes, j’ai accepté du remplacement en adaptation scolaire au secondaire et au primaire.

 

Cette expérience avec les jeunes sur le terrain m’a permis de boucler la boucle de ma profession initiale que j’avais désertée sans dire au revoir.

 

 


 

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